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Le Pass culture a du mal à tenir ses promesses

Quel avenir pour le Pass culture ? Cette question peut clairement être posée après la lecture du rapport de l’inspection générale des affaires culturelles (IGAC) consacré aux « impacts de la part individuelle du Pass ». Celle-ci désigne les 300 euros crédités, depuis mai 2021, à tous les jeunes âgés de 18 ans pour financer, à leur guise, leurs loisirs culturels.
Ce premier document d’évaluation, commandé en octobre 2023 par l’ancienne ministre de la culture Rima Abdul Malak et qui a été publié mardi 16 juillet, dresse un constat très mitigé sur la capacité de ce nouveau dispositif public à répondre à l’objectif de diversification, d’intensification et de démocratisation des pratiques artistiques et culturelles qui lui a été assigné.
Mesure phare de la politique culturelle des gouvernements Macron, disposant d’un budget annuel de 260 millions d’euros de subvention, géré par la SAS Pass culture (société par actions simplifiées d’intérêt général, qui compte désormais 166 salariés), ce n’est pas la première fois que la pertinence de cet investissement de l’Etat est interrogée. Déjà, en 2023, le rapport de la commission des finances du Sénat mais aussi l’audit de la Cour des comptes avaient fait apparaître les limites de ce « GPS de la culture » pour remplir ses missions de service public.
Avec le rapport de l’IGAC, tout se passe comme si les craintes évoquées lors du lancement du dispositif ne cessaient de se confirmer : le choix disruptif d’une politique de la demande plutôt que de l’offre ne favoriserait pas la curiosité des jeunes et la découverte de nouvelles pratiques ; le manque d’actions de médiation menées avec les lieux et opérateurs culturels aboutirait à faire du passe une simple plate-forme d’achat de biens.
Tout, dans le document de l’IGAC, confirme la nécessité, au minimum, d’une réforme du passe, évoquée dès mars par la ministre de la culture, Rachida Dati. Bien que cette plate-forme numérique soit financée par la Rue de Valois, c’est peu de dire que l’IGAC n’a pas été aidée dans son travail d’évaluation. « L’insuffisance des données disponibles, en quantité et en qualité, à laquelle la mission a été confrontée, a limité la profondeur de ses investigations dans plusieurs domaines », regrettent les inspecteurs, qui ont dû avoir recours à un sondage confié à l’institut CSA.
Soulignant « un manque de transparence des données d’utilisation du Pass [culture] qui nuit à son pilotage stratégique par le ministère de la culture », ils recommandent que les statistiques et analyses détenues par la SAS soient « enrichies » et « partagées sans délai » avec les services de la Rue de Valois.
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